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Message par Admin Sam 21 Jan - 19:24

Le jeu Würm a été écrit par Emmanuel Roudier, dessinateur français passionné par la préhistoire et auteur de BD – que je vous invite à découvrir. Contre toute attente au regard de son thème, le jeu a rencontré un véritable engouement dans le microcosme rôlistique et a même reçu le GROG d’or en 2012. Au-delà du dépaysement, je dirais que c’est le souffle humaniste qui l’anime, qui rend ce jeu passionnant.

Würm propose d'incarner des habitants d'Europe lors de la dernière glaciation, de manière réaliste, tout en laissant la porte ouverte à des éléments fantastiques qui reflètent les probables croyances d’alors. Le jeu met en exergue les différentes activités, de survie ou de société, de tribus qui composent la population clairsemée de l'époque.

Un peu de (pré)histoire.
Le peuple de Lucy, les australopithèques (des sortes d’hommes-singes), apparaît il y a 4 millions d’années. Les premiers représentants du genre humain, les Homo habilis, taillent les premiers outils de pierre en Afrique, il y a 2,5 millions d’années. Il y a 1,8 millions d’années apparaissent les Homos erectus, qui ne sont pas une, mais une multitudes d’espèces, qui maîtrisent la chasse et le feu.

Würm, c’est le nom d’une vallée alpine. C’est aussi le nom de la dernière grande glaciation qu’ a connue l’Europe. Elle a débuté il y a près de 80 000 ans et s’est terminée il y a 10 000 ans à peine. Le jeu prend place il y a 35 000 ans, durant le paléolithique (âge de la pierre ancienne). L’homme de Néandertal a émergé il y a environ 200 000 ans au Moyen-Orient, puis reflué vers l’Europe. Il y a 100 000 ans, une autre espèce, l’Homo sapiens – dont nous sommes les descendants – apparaît et côtoie l’homme de Néandertal au Moyen-Orient, puis en Europe il y a 40 000 ans plus. Elle est alors connue sous le nom d’homme de Cro-Magnon. Il y a 35 000 ans apparaissent de nouvelles cultures qui coïncident avec le développement de la pensée symbolique et des connaissances techniques : nous sommes ainsi à la charnière entre le paléolithique moyen et le paléolithique supérieur. Ces hommes modernes sont déjà en tous points semblables à nous physiquement et psychiquement et l’on voit apparaître les premières manifestations artistiques élaborées.

Mais ce résumé est trompeur : ces événements se sont déroulés sur des durées d’une immensité difficilement concevable. Certes, à partir du paléolithique supérieur, les techniques et les concepts évoluent, mais avec une telle lenteur en réalité, qu’aux yeux des peuples de Würm leur mode de vie apparaît absolument immuable : ils ont la certitude que leur arrière-arrière-arrières petits enfants vivront de la même manière que leur arrière-arrière-arrières grand-parents. Dans les rires ou les larmes, ils grandissent, vieillissent puis meurent, mais le temps n’est pour eux qu’un vaste cycle qui, avec les rites appropriés, se renouvelle dans une perpétuelle et rassurante réitération.

Néandertal et Cro-Magnon sont très dissemblables. Pourtant, ils possèdent un ancêtre commun, l’Homo erectus. Qui plus est – leur gênes le prouvent – il se sont légèrement métissés au Moyen-Orient il y a 100 000 ans. Mais le souvenir de ces hybridations ne devait plus être très vivace lorsque les Cro-Magnons arrivèrent en France. Physiquement les deux espèces étaient très différentes, mais culturellement leur mode de vie était probablement assez proche.

Vous interpréterez des individus de la même tribu. Aussi, il convient de choisir en premier lieu si vous souhaitez jouer des hommes et femmes de Néandertal (appelés Homme-ours dans le jeu) ou des hommes et femmes de Cro-Magnon (appelés Hommes longs). Pour vous guider dans ce choix, voici leur principales différences (physiques, donc).

Les Hommes-Ours (Homo sapiens neandertalis) sont d’une très grande robustesse, avec des os épais, possédant une grande force physique due à des attaches musculaires parfois différents des nôtres. Ils sont petits, la moyenne masculine tournant autour de 1m65, la moyenne féminine autour de 1m55. Ils possèdent un visage étonnant, avec une mâchoire puissante sans menton, un nez long et large et un torus sus-orbitaire leur formant une impressionnante arcade sourcilière au-dessus des yeux. Adaptés au climat froid du territoire, ces hommes et ces femmes supportent bien la fureur des éléments. Leur cheveux connaissent toutes les variétés de tons, du clair au sombre, souvent roux. Leurs yeux sont clairs, ambrés, vert ou noisette. Leur peau, bien que tannée par les éléments, est le plus souvent claire, voire pâle.

Les Hommes longs (Homo sapiens sapiens) sont semblables à nous, dans une version légèrement plus archaïque. Ils sont robustes et de grande taille, avec environ 1m80 pour les hommes et 1m65 pour les femmes. La plupart sont venus habiter le territoire depuis les lointaines terres du levant, par-delà les monts de glace, c’est pourquoi leur teint est généralement hâlé à sombre, leur cheveux noirs, leurs yeux bruns, noirs ou bleu sombre.


Dernière édition par Admin le Sam 21 Jan - 19:25, édité 1 fois

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Message par Admin Sam 21 Jan - 19:24

Quelques mots sur l’interprétation des ces hommes et femmes préhistoriques, pour mieux vous guider.
Hormis leur culture, les Hommes longs sont des humains somme toute « classiques ». Nous connaissons donc leur capacités cognitives et leur type de psychologie. Leur interprétation peut sembler plus simple. Nous possédons de plus tous les référents pour nous figurer ce que sont ces peuples de chasseurs nomades ou semi-nomades : amérindiens, Inuits, aborigènes, … Le folklore et l’ethnographie peuvent ainsi nous suggérer de nombreuses pistes d’interprétation.
Nous sommes moins guidés pour interpréter des Néandertaliens, même si un certain nombre d’indices matériels laissent supposer qu’ils pensaient et agissaient avec une grande « humanité ». Ceci étant, se glisser dans la peau d’une créature pas tout à fait humaine est un élément de dépaysement (on interprète bien des nains, des elfes, … dans d’autres jeux), qui peut participer à l’immersion dans cet univers primitif. Si ces créatures étaient plus « primales » que les humains modernes, il est aussi possible de les doter d’une sensibilité plus fine que la nôtre. Leur comportement étaient peut-être plus ambivalent : à la fois plus doux et plus farouche, peut-être aussi moins curieux, moins ingénieux, mûs davantage par leurs besoins que par leurs envies.
Quel que soit votre choix, méfions nous de la caricature. Les humains de l’ère glaciaire disposaient d’un véritable langage et de cultures originales et riches. Nous y reviendrons.

Pour compléter le cadre, quelques précisions sur le climat et paysage.
Le climat se refroidit après un interstade chaud et humide. La glace avance lentement vers le sud, dans une succession de saisons froides et sèches, entraînant le recul des arbres. Les arbres de la taïga dominent : le pin sylvestre, le mélèze et le bouleau parviennent à se maintenir tant bien que mal ; l’aulne et le saule, qui supportent le froid mais apprécient l’humidité ne se rencontrent qu’en quelques rares bords de rivières. Chênes, frênes et noisetiers disparaissent du territoire, à part dans les contrées les plus méridionales. Dans l’ensemble, c’est un vaste paysage de steppe, se changeant en toundra vers le nord, bordé de taïga et de forêts claires.
Cette steppe, dite « steppe à mammouths », de graminées (artémisia et chardons) est semblable à la grande prairie nord-américaine. On y trouve notamment du chiendent, de l’avoine sauvage (« l’herbe à bison »), des lichens, du genévrier, des myrtilles, … A l’Est et au Nord s’élèvent de hautes montagnes enneigées, et plus loin des glaciers infranchissables.
A de courts printemps et de doux été se succèdent de longs et rigoureux hivers. La sécheresse qui s’accentue, couplée à un climat de plus en plus froid, voit aussi le recul des eaux : le niveau de la mer baisse progressivement pour atteindre cent mètres en-dessous de celui que nous connaissons aujourd’hui. La Manche et la mer du Nord sont alors de vastes prairies où paissent mammouths et bisons. L’eau, gelée dans les glaciers immenses s’avançant jusqu’à l’Angleterre, a déserté le ciel le plus souvent d’un bleu limpide où passent peu de nuages.
De fait, bien qu’il fasse froid, le climat glaciaire n’est pas si désagréable. Malgré quelques épisodes de pluies torrentielles, il fait généralement beau et sec. À des journées ensoleillées succèdent des nuits où des milliards d’étoiles scintillent à travers l’air froid et où luit dans le ciel une lune plus grosse qu’aujourd’hui.
Au cours de la saison douce qui va de mi-mai à mi-octobre, la température oscille entre 5 et 15°C et peut même dépasser 20°C en juillet-août. Au cours de la saison froide cependant, de mi-octobre à mi-mai, les températures peuvent chuter jusqu’à -40°C. Le climat glaciaire n’est pas si désagréable, mais il peut tout de même présenter quelques dangers...

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Message par Admin Sam 21 Jan - 19:26

S’il est difficile d’estimer la densité de population dans l’Europe à cette époque, on sait néanmoins qu’elle était très faible : entre quelques milliers et quelques centaines de milliers d’individus pour l’Europe entière. Les territoires sont donc des « déserts » humains. Pourtant, certaines vallées irrigués, abritées, situées sur le passage des grandes migrations de troupeaux étaient bien plus peuplées. c’était par exemple le cas de la Dordogne ou de l’Ariège.

Les Hommes-ours ont tendance à privilégier les habitats lovés au fond des vallées, aux creux d’abris rocheux. Leur communautés rassemblent rarement plus de vingt individus. Des échanges entre communautés peuvent exister, selon qu’elles partagent le même territoire et sont appelées à s’entraider. Ces contacts demeurent néanmoins sporadiques et les légendes les plus folles courent d’une tribu à l’autre, sur l’aspect et les rites des « autres ». L’ignorance menant à l’agressivité, des conflits parfois très violents peuvent éclater. Ils n’en sont pas moins exceptionnels, la plupart des communautés considérant à juste titre que les rigueurs de l’âge glaciaire sont déjà suffisamment éprouvantes pour ne pas ajouter d’autres risques de perdre la vie.

En moyenne, une communauté d’Hommes-ours « exploite » un territoire environnant de l’ordre d’une vingtaine de kilomètres à la ronde. Cela concerne la chasse, la pêche et la cueillette, mais aussi l’extraction de matière première telle que le silex, l’ocre ou le bois. Ce chiffre de vingt kilomètres peut monter jusqu’à une centaine pour l’acquisition de matières premières rares et précieuses ou pour certaines chasses collectives. De fait, il ne faut pas imaginer un camp de base semblable à un village, immuablement installé. En réalité, les communautés paléolithiques pratiquent une mobilité « stratégique » qui va les pousser à déménager leur camp plusieurs fois dans l’année, au gré des événements forts que rythment les saisons, comme l’arrivée du froid ou le passage cyclique des grands mammifères herbivores.
Le camp de base, vaste et bien aménagé, est une installation de longue durée, semi-sédentaire, qui se distingue par la complexité de ses structures d’aménagement (auvents, murets, huttes, tentes, tipis, cabanes, …) qui complètent les structures d’accueil naturelles du site (abri sous roche). C’est le lieu privilégié où se retrouve la communauté pour affronter le rude hiver glaciaire. Idéalement, il est situé à proximité d’eau, de matières premières de qualité, de gibier en grand nombre et plutôt exposé Sud. C’est aussi à proximité des camps de base que l’on retrouve les sépultures.
Les haltes de chasse sont de petits campements provisoires et très mobiles où les chasseurs se préparent, retouchent leurs armes, … Si tout va bien, ces campement peuvent aussi servir de sites de boucherie pour préparer la nourriture avant de la ramener au camp de base.
Les sites d’acquisition de matière première sont d’occupation intermittente, mais visités régulièrement, généralement par une fraction seulement de la communauté. On y prélève des matières premières brutes ou l’on façonne des outils sur place.

Il n’y a pas de forme de monnaie. Les biens s’échangent sous forme de troc et chaque bien possède une valeur d’échange déterminée.

Le paléolithique était-il un « âge d’or » ou un « âge farouche » ?
Pendant longtemps a été véhiculée l’image d’Épinal d’une préhistoire présentée comme une lutte désespérée pour la survie contre les fauves, le froid et la faim. Ce tableau permettait probablement d’apprécier davantage les bienfaits de notre civilisation de progrès. La férocité des mœurs octroyés aux préhistoriques, souvent inspirés des récits ethnographiques des colonies, offrait une image horrifiante, parfois fascinante ou émoustillante de nos ancêtres. Elle était, à n’en pas douter, un reflet déformé des mœurs dits « civilisés » de l’aube du XXè siècle, qui en dit autant sur l’ère industrielle et coloniale que sur la préhistoire elle-même.
Par un mouvement de balancier, nous avons assisté à partir des années 70-80 à l’émergence d’un nouveau mythe préhistorique : celui de l’âge d’or réel de l’humanité. Le fantasme de cet âge d’or était étayé par un certain nombre de donnés scientifiques, comme l’absence majoritaire de trace de violence interhumaine au paléolithique. De fait, les premières traces d’inégalités sociales et de guerre n’apparaissent qu’avec la sédentarisation du néolithique et le bouleversement (progressif) du mode de vie. Il s’agissait néanmoins probablement d’un mythe refuge : les excès et dérives de la société marchande incitaient par comparaison à penser que les temps anciens avaient pu être plus sereins et plus justes, en tous cas plus capables de rendre pérenne la vie en communauté.
La vérité se situe vraisemblablement entre les deux : n’étaient certainement absents ni la solidarité, ni la fraternité, ni le meurtre. Il faut néanmoins reconnaître que les traces de violence identifiables comme des coups portés par des hommes contre d’autres hommes sont rarissimes. Certes le nombre de squelette est limité. Nous pouvons toutefois avancer que les violences entre humains à cette époque sont choses rares.
Plusieurs explications sont envisageables : tout d’abord, la très faible densité de population incite peu aux conflits pour la possession de territoires ; ensuite, la rudesse du climat et la férocité des fauves alentours devait donner suffisamment de fil à retordre pour chercher davantage en autrui un soutien plutôt qu’un adversaire. Mais qu’on ne s’y trompe pas : si la « guerre » semble inexistante, si l’hospitalité et la solidarité sont primordiales, ces peuples vivent dans une atmosphère où la violence est très présente et où elle peut surgir à la moindre étincelle. L’habitude de la chasse et la confrontation fréquente avec les maladies et les accidents fait que ces hommes et ces femmes ne craignent ni le sang, ni la mort.

Quelques mots de l’organisation sociale.
L’image du chef autocratique régnant sur la horde apeurée fait partie des fantasmes de l’ère industrielle. On sait en réalité peut de chose sur le sujet des systèmes de gouvernements, si ce n’est les indices archéologiques et les enseignements imparfaits de l’ethnographie.
La majorité des chercheurs s’accordent désormais à penser que ces sociétés étaient plus ou moins égalitaires, c’est à dire sans pouvoir fort concentré dans les mains d’un ou de quelques individus. Les premières inégalités sociales – par confiscation du pouvoir – apparaissent au néolithique, époque où la démographie s’emballe et où l’apparition de l’agriculture de la domestication et de la sédentarisation favorise la concentration des richesses et donc l’influence chez une fraction de la communauté.
Les populations de chasseurs-cueilleurs du paléolithique possèdent un système de chefferie où celui que l’on nomme « chef » n’est généralement dépositaire d’aucune forme de pouvoir réel. La communauté exige de leur « chef » deux qualités essentielles : talent oratoire et générosité. De fait la culture du don et la structure de sous-production permanente de ce type de société n’autorisent pas le développement d’inégalités sociales. Pour autant, rien n’empêche l’apparition d’un individu possédant un fort ascendant sur autrui par son charisme ou son intelligence. Toutes les tribus n’ont pas de chef, loin s’en faut. Dans la plupart, l’idée même d’un chef est absente et les décisions sont prises par toute la communauté ou par un conseil des sages où préside la voix des ancêtres, un individus prestigieux qui transmet la tradition et conduit les cérémonies, ou encore par certains chamanes. Peut parfois exister également un chef de chasse, menant les chasses importantes.

La place des femmes.
Chez les néandertaliens, bien qu’il existe une différence de stature entre hommes et femmes, on ne décèle pas de différence quant à la proportion de masse musculaire. Les femmes de Néandertal sont ainsi dotées d’une force proportionnellement aussi puissante que les hommes et aurait donc pu laminer au bras de fer nos sportifs d’aujourd’hui. Elles n’en demeuraient pas moins femme, tenues d’allaiter leurs enfants et de demeurer dans un périmètre raisonnable autour du camp de base lorsqu’elles était enceintes. Sauf souhait particulier de l’une d’entre vous, je pensais ne pas mettre en exergue dans le jeu de différence de statut entre hommes et femmes.

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Message par Admin Sam 21 Jan - 19:27

Les Néandertaliens sont, de tous les hominidés, ceux dont l’alimentation est la plus carnée. Une très grande part de leur alimentation est composée de viande, à tel point que leur régime alimentaire se rapproche de celui… du loup. Ses proies les plus convoitées sont le renne, le bison, le cheval et le bouquetin. Lorsque le climat se radoucit, l’aurochs ou le cerf font partie de ses mets de choix. La chasse s’opère de préférence au contact avec de lourdes armes d’hast, comme en attestent les traces de fractures que l’on retrouve sur les membres de certains Néandertaliens (fractures majoritairement distribuées sur la partie supérieure du corps, faisant penser aux blessures que peuvent recevoir les pratiquants de rodéo). Du fait des énormes besoins en protéines que réclament leur musculature puissante et leur gros cerveau (j’ai omis de vous en parler : le cerveau des Néandertaliens était plus volumineux que le nôtre…), les Homme-ours doivent manger quotidiennement des quantités impressionnantes de viande, complétée parfois par un peu de poisson.
Rien n’interdit de penser que des recettes élaborées sont déjà en usage il y a 35 000 ans, bien au contraire. Les modes de cuisson sont très divers : en grillade, à la pierrade, en bouillon, à l’étouffée, … L’essentiel est de ne pas perdre cette denrée précieuse entre toutes : la graisse, qui donne du goût , du fondant et réchauffe le corps.
La graisse est en effet une partie très convoitée des gibiers. C’est la raison pour laquelle de grandes chasses peuvent être organisées pour abattre le maximum de rennes (ou de bisons) au début de la mauvaise saison, lorsque les animaux sont gras et leur fourrure épaisse, pour constituer d’excellentes réserves. La viande qui n’est pas consommée dans les jours suivants (parfois bien « avancée ») peut être boucanée ou même conservée dans le sol gelé sans trop de risque de s’abîmer. Au printemps, les chasseurs ciblent davantage les grand herbivores mâles plutôt que les femelles : ces dernières ayant mis bas et allaitant sont souvent efflanquées en cette saison.

Les armes de l’âge de pierre peuvent paraître rudimentaire, elles n’en sont pas moins efficaces et ont permis pendant des dizaines de millénaires de se procurer du gibier en quantité suffisante pour subsister et vivre pleinement.
Ces armes sont constituées de plusieurs matériaux : bois, pierre, os, selon le degré de maîtrise atteint. Les armes en bois sont les plus simples, bien que certaines puissent être savamment travaillées. Les armes en pierre sont généralement en silex, qui procure le tranchant le plus homogène et le plus résistant, mais d’autres roches peuvent être utilisées, comme le basalte, le jaspe, le quartz, … Les armes en os possèdent une pointe en os, en bois de renne ou de cerf, ou en ivoire. L’os est tranchant et robuste, mais le bois de renne est encore plus efficace car sa plus grande élasticité lui permet de ne pas rompre aussi facilement que l’os. Outre une plus grande solidité, les armes en os ont cet intérêt qu’elles peuvent être réaffûtées davantage et possèdent donc une meilleur durée de vie.
Pour vous donner une idée du degré de technicité développé, quelques mots concernant l’emmanchement des armes. Toutes les armes à pointe de pierre ou d’os sont emmanchées dans des poignées ou des hampes en bois pour une bonne préhension. Le travail de ces manches ou de ces hampes n’est pas négligé, et la rectitude de la hampe d’une lance compte autant que la qualité de la pointe ou la solidité de la fixation. La fixation, justement, est assurée par de la colle et du ficelage. La colle est posée entre la pointe et le manche, et tout autour du ficelage, pour assurer une tenue optimale. Les meilleurs types de colles sont le brai de bouleau (obtenu à partir de l’écorce), ou un mélange de résine de pin, de cire d’abeille et de charbon. Mais d’autres types de colles existent : colle d’os, colle de poisson, … Souvent, ces colles, une fois fabriquées par cuisson, peuvent être refroidies et conservées dans de petites boîtes en écorce. Il suffit alors de faire chauffer la colle de nouveau, et elle redevient prête à l’emploi. Les ligaments utilisés sont généralement du tendon, du lacet de cuir ou du boyau séché.

Au fur et à mesure des millénaires, ces hommes ont développé des techniques d’artisanat et des talents artistiques, mais aussi des savoirs de chasse, de combat et de magie. En principe, ces techniques ne se transmettent pas entre peuples, mais il peut y avoir des exceptions en cas d’affinités particulières ou de grande fraternité.

Pour commencer, tous les individus savent fabriquer divers types d’outils nécessaires à la vie de tous les jours, en bois ou en pierre : des racloirs, des bifaces (outil plutôt épais à deux tranchants, qui est une sorte de « couteau suisse » de la préhistoire : il peut servir à de nombreux usages, particulièrement pour la boucherie), des pointes, des grattoirs, des lames, …
La taille de la pierre. Pour tailler le silex (ou d’autres types de roches), on utilise des percuteurs. Un percuteur dur, généralement un galet de bonne taille, est utilisé pour les premières phases du travail. Un percuteur tendre, souvent un petit gourdin en bois de renne ou de cerf est ensuite utilisé pour réaliser la partie la plus délicate du travail, les retouches fines ou l’affûtage d’un tranchant lors d’un débitage sur éclat (technique des Hommes-ours).
Le travail du bois. Ce talent permet de façonner divers outils ou accessoires, de couper le bois avec adresse, de le mettre en forme, d’utiliser l’écorce et la sève. Il permet de créer des cuillers, des bâtons, des bols et des écuelles, des massues, des manches ou des hampes avec le bois ; des boîtes, des chaussons ou des capes avec l’écorce ou les fibres, …
Le travail des peaux. Ce talent permet de dépouiller les peaux et fourrures des animaux chassés, de les traiter (avec de l’ocre par exemple), puis de les tanner, les assouplir ou les durcir pour fabriquer des vêtements divers. L’aiguille à chas n’ayant pas encore été inventée, toutes les cultures utilisent la même technique : les peaux sont percées avec de petits poinçons et cousues ou lacées avec soin, en utilisant des cordelettes en cuir, en tendon ou en fibres végétales tressées. On peut imaginer que les vêtements d’été sont des peaux tannées souples utilisées sous forme de tunique, de pantalons ou de gilets. Les vêtements d’hiver seront plutôt en fourrure (les poils portés vers l’intérieur ou l’extérieur selon les besoins) et constitués de pantalons épais, d’anoraks et/ou de capes. Des moufles peuvent protéger les mains. Toques ou bonnets peuvent protéger le tête et les pieds peuvent être recouverts de plusieurs épaisseurs de chaussures. Encore un exmple détaillé pour montrer le savoir-faire impressionnant : la peau choisie pour constituer les bottes et les mocassins est très importantes et doit posséder des qualités de robustesse, d’isolation, de souplesse particulière ; il n’est pas rare qu’une botte soit composée de nombreuse portions de peaux différentes assemblées ; la semelle peut être constituée de deux morceaux de fourrure drue et rase, poils tournés vers l’extérieur, l’un en mode « agrippant » vers l’avant du pied, l’autre en mode « anti-dérapant » vers l’arrière.
Les autres types d’artisanats ne sont pas nécessairement connus de toutes les tribus, ni même de tous les membres dans une tribu. Le travail de l’os et de l’ivoire sont généralement réservés aux cultures plus avancées que les Hommes-ours.

En ce qui concerne les combats également, des techniques vous seront accessibles, si ce n’est dès le début, éventuellement après avoir reçu un (long) enseignement. Là aussi, l’éventail accessible dépend de la culture. La fabrication et l’usage du bouclier, par exemple, est réservé à quelques rares tribus d’Hommes-ours (généralement d’énormes boucliers en peau de mammouth).

En matière de talents artistique, les plus accessibles sont les ornements corporels, réalisés avec des peintures faites de pigments minéraux. Ces ornements pourront conférer des bénéfices magiques. La créations de parures, bijoux, ornements est parfois connue des Hommes-ours. On ne leur reconnaît cependant aucune forme de pratique artistique figurative. On parlera plutôt de « préoccupations esthétiques » dans le choix de telle belle pierre de quartzite rouge pour façonner un biface, dans le choix d’orner tel objet de gravures en zigzag, dans l’utilisation de pigments d’ocre ou d’oxyde de manganèse pouvant décorer la peau ou les vêtements.

L’enchantement est un savoir secret (accès envisageable sous condition), permettant de conférer à des objets (fétiches) ou à des armes des propriétés magiques.

La sorcellerie est également un savoir secret. Elle enseigne la préparation de toute sorte de breuvage et d’onguents magiques, à partir de diverses herbes et ingrédients. Leurs effets sont bien plus puissants et variés que les cataplasmes et décoctions d’usage courant, qui relèvent, eux, de savoirs ancestraux (non magiques), communs à tous les peuples et transmis dès leur plus jeune âge à tous les enfants.

Enfin, le chamanisme (ou plutôt le chamanisme), émanation codifiée de l’animisme, semble être la toute première forme de spiritualité, avec le culte des ancêtres. Très probablement, les hommes préhistoriques ont-ils tentés de comprendre, de se concilier les forces de la nature, les esprits des défunts, … Faut-il pour autant imaginer, au sein des communautés, des personnages chargés de nouer ce lien avec le monde spirituel ? Il est tentant de concevoir que lentement, au fil des générations, certaines personnes privilégiées, à commencer par les anciens et les sages, ont peu à peu assumé ce rôle qui exige dévotion, sagacité et un psychisme fort. Que peut-on imaginer des fonctions de ces chamanes ? Tout d’abord, il racontent l’histoire, situent la communauté dans l’histoire et le temps, président ou aident aux rites, assurent la cohésion et l’équilibre du groupe ; par leur clairvoyance, ils aident le groupe à prendre de justes décisions qui engageront son avenir ; enfin, et peut-être surtout, ils combattent cette émanation perfide du monde invisible qu’est la maladie sous toutes ses formes, du corps ou de l’esprit (pour autant que nos ancêtres aient dissocié ces constituants de l’être). Dans Würm, toutes les tribus n’en auront pas ; mais lorsque c’est le cas, les personnages chamanes (ou « conteur », ou « voyant », ou « intercesseur », ...) seront appelés à assumer ces charges importantes et figureront parmi les personnalités les plus importantes de la communauté.

Vous l’aurez compris, vos personnages pourront donc s’orienter dans deux grands types de voies : le combat et l’artisanat / l’art (éventuellement renforcée par l’usage de la magie pratique des enchantements et sortilèges). La troisième voie, celle des esprits (chamanisme), est aussi possible, mais il faut avoir conscience de la longueur d’un tel apprentissage.

L’animisme est la croyance fondamentale qui définit la vision de l’univers de ces peuples. Elle enseigne que toute chose possède un esprit qui peut être bon ou mauvais, calme ou furieux, avec lequel certains humains (en particulier, donc, les chamanes) peuvent communiquer. Il en va ainsi d’un animal, mais aussi d’une arme, d’une rivière, d’un rocher, d’un feu, ...Parfois, lorsque les humains côtoient longuement l’un ou l’autre de ces esprits, ils lui donnent un nom. Nous considérerons, que les Hommes-ours révèrent ainsi entre autres le Grand-ours, grand-père des Hommes-ours, leur protecteur et guide dans les sombres territoires des morts. Plus les esprits sont puissants et terrifiants, comme l’esprit de l’Hiver ou l’esprit de la Nuit, plus les hommes doivent accomplir des rituels compliqués et fréquents pour se les concilier, avec offrandes ou sacrifices.

La plupart des tribus a un tabou totémique : si l’esprit tutélaire de la communauté est associé à une espèce animale spécifique, il n’est alors pas permis de consommer la chair de ces animaux, ni de les tuer. Mais combattre pour se défendre est néanmoins accepté. Dans ce cas, si les combat se solde par la mise à mort de l’animal, c’est un très mauvais signe pour le personnage qui l’a tué. Beaucoup de tribus ont le tabou de l’anthropophagie et refusent de consommer de la chair humaine. Presque toutes ont le tabou de l’inceste et une pratique exogamique, pour renouveler le sang de la lignée, selon une tradition qui pourra être de patrilocalité ou de matrilocalité, selon que c’est l’homme ou la femme qui quittera sa tribu d’origine pour s’installer dans la tribu de son époux ou de son épouse.

Enfin, le culte des ancêtres implique une transmission de la mémoire et la croyance en un au-delà. Celui-ci constitue le monde invisible de chaque tribu. Pour les Hommes-ours, on peut imaginer que ce monde invisible où vont vivre les morts est le « Monde d’en-dessous », sur lequel veille le Grand ours rouge, accessible par le fond des cavernes profondes et dans lequel le Grand ours emporte les âmes des morts lorsqu’il hiberne. D’autres croyances pourront, par exemple, impliquer la transformation d’ancêtres en animaux ou même en êtres surnaturels, comme des Géants ou des Chimères, ...

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Message par Admin Dim 29 Jan - 13:58

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