Trompillon - Décédé

Je suis Trompillon et je suis Nain.

Je suis né à la citadelle de Karak-Ouzgol, berceau de notre prestigieuse et ancestrale civilisation. J’avoue que je ne suis jamais vraiment sorti de la citadelle avant mes 70 ans, âge auquel il m’a semblé qu’il était temps de découvrir le monde autrement que par les livres. J’ai en effet mis à profit mes premières années à m’éduquer et en apprendre toujours davantage sur l’histoire de la civilisation naine qui me fascine. Il faut dire que je suis curieux. Et intelligent aussi ! Sans doute beaucoup plus que mes congénères qui ne voient pas comme moi tout l’intérêt de découvrir d’autres mondes, de nous ouvrir aux autres races. Pour la plupart d’entre eux, les autres races sont juste là pour nous servir…. C’est sans doute en raison de cette divergence de valeurs que je ne me suis jamais vraiment lié avec quiconque à la citadelle. J’ai aussi décidé de quitter Karak-Ouzgol pour parcourir le vaste monde et de m’assigner une quête personnelle : en apprendre davantage sur cette fameuse légende du « Feu Primordial ». Et pourquoi pas en ramener une flamme, qui, peut-être, permettrait de raviver les forges de la citadelle que l’on dit déclinantes…

Ce qui tombe bien, c’est que j’ai vraiment l’esprit d’aventure. J’avoue que le risque m’a toujours fait frémir. C’est sans doute pour cela, que j’ai immédiatement adhéré à la proposition d’un curieux personnage de passage à la citadelle il y a une 30aine d’année de cela, qui s’était présenté à moi, sous le nom de Gimnir comme un expert en « art de la prestidigitation ». J’ai vite compris, qu’il n’était en réalité qu’un voleur en cavale. Pour autant, il était assez doué dans son art et a accepté de m’enseigner ses tours, à condition de m’associer à lui pour quelques nouveaux forfaits... jusqu’à ce qu’il s’évapore de la citadelle quelques mois plus tard. J’ai depuis eu bien du temps pour perfectionner mon art. Mais ne nous méprenons pas : je ne suis pas un vulgaire voleur ! Si je suis cambrioleur, ce n’est pas tant pour l’appât du gain que pour me procurer cette délicieuse sensation d’agir sur le fil, au mépris du danger. Je me dis que cette compétence pourra m’être utile dans le vaste monde…

Il s'est sacrifié pour ses amis et repose désormais sous un peuplier, dans la terre caillouteuse du plateau herbu, au nord de Tarduff.

Très chère Mathilda,

Cela fait maintenant longtemps que je compte t’écrire pour te donner des nouvelles de cette aventure dont j’ai toujours rêvée et dont je t’ai si souvent parlée avant mon départ. Elle m’aura finalement poussé loin de toi, bien trop longtemps.
Si je prends la plume ce matin, c’est parce que j’ai suis gravement blessé et je le sais, mon aventure va bientôt prendre fin. Les dieux, ont décidé que mon heure était venue. Les quelques jours qu’ils m’ont accordés me laissent tout juste le temps de dire au revoir à ceux qui comptent, Malheureusement pas assez pour te rejoindre, mon Amour.
Cette aventure, je l’ai vécue pleinement. Elle aura été de courte durée certes, mais que de moments intenses j’ai vécus, de personnages incroyables j’ai croisés ! D’aucun de ces moments je n’osai rêver avant mon départ. Peut-être un jour auras-tu l’occasion d’entendre parler de quelques-unes de ces incroyable aventures...
C’est pourquoi je tiens à te parler de mes compagnons d’aventure, qui partagent mon quotidien et qui aujourd’hui comptent beaucoup : Avec Sistranale, Herbert et Brunhilda, nous formons une équipée très improbable d’anti-héros au grand cœur, que nous nous amusons à appeler « communauté des 3 couronnes ». Cette communauté de valeurs et d’idéaux est bien fragile car nous sommes tous des êtres très différents, sans véritable talent, ni prédestinée. Et pourtant, j’ai foi en eux et ai à leur égard une formidable estime car je sais combien ils forcent leur nature en tentant d’accomplir l’impossible. Je sais maintenant pourquoi les dieux nous ont proposé cette mission qui nous dépasse…
J’aurais aussi aimé te présenter Brigrif, notre dernière recrue. S’il le souhaite, il saura parfaitement embrasser l’esprit de notre communauté et combler la perte d’un de ses membres. De façon symbolique, tel un flambeau, j’espère avoir le temps de lui léguer mon épée, certes bien dérisoire face aux périls qui menacent notre monde. Avant mon dernier soupir, peut-être aussi aurai-je le temps de lui dire pourquoi il est si important pour la communauté…
Tu l’as compris, mes compagnons sont devenus, j’ose le dire, des amis chers. Si chers que je n’ose même pas leur annoncer que je devrai bientôt les quitter... Tu l’as compris aussi, cette communauté a pris une place immense dans ma vie, au point que notre mission est devenue une obsession, une raison d’être. En mourant aujourd’hui pour elle, je quitte ce monde sans regret.
Après ma mort, je ne souhaite pas que ni toi, ni mes compagnons, ne me pleuriez plus que nécessaire. Il m’importe peu de la cérémonie funéraire, ni de ce que l’on fasse de mon corps. En revanche, il m’importe que toi et mes amis continuiez à vivre et à poursuivre vos rêves.
Prend bien soin de toi, ainsi que du petit...